Lumières sur La Défense

Aujourd’hui, je suis à La Défense.

Mission du jour : réaliser une série de portraits corporate pour une grande entreprise. Un exercice que je maîtrise, mais qui, à chaque fois, exige une rigueur millimétrée. Ici, tout est rythme, précision, image maîtrisée. On est dans l’univers des décideurs, des cadres dirigeants, des équipes en mouvement. Chaque portrait doit refléter leur identité professionnelle, leur posture, leur rôle. C’est un travail d’écoute, de lumière, de justesse.

La séance s’est déroulée dans l’un de ces hauts lieux de verre et d’acier, où les couloirs résonnent des pas pressés et des discussions en anglais. Je range mon matériel, je salue mes interlocuteurs. Direction la sortie.

Et puis soudain, au moment de franchir les portes de l’immeuble…

𝐉𝐞 𝐥𝐞̀𝐯𝐞 𝐥𝐞𝐬 𝐲𝐞𝐮𝐱. 𝐄𝐭 𝐥𝐚̀, 𝐥𝐞 𝐭𝐞𝐦𝐩𝐬 𝐬𝐞 𝐬𝐮𝐬𝐩𝐞𝐧𝐝.

Face à moi, une vue à couper le souffle. Les tours de La Défense se dressent dans la nuit, majestueuses. Leurs façades scintillent, comme si chaque fenêtre était une étoile. Un instant de silence au cœur du tumulte. Le béton devient lumière, l’architecture devient poésie.

Je pose mon sac, sors mon appareil et mon trépied. Pas pour un brief, pas pour une commande. Juste pour moi. Parce que c’est aussi ça, être photographe : savoir saisir ce que le monde vous offre, quand il le décide.

Ce contraste me touche toujours. À l’intérieur, des visages, des histoires, des ambitions. À l’extérieur, une ville qui brille, respire, vit. Un instant simple, mais vibrant.

Alors oui, je suis venu pour des portraits d’entreprise. Mais je repars avec une image que je n’avais pas prévue. Une image gratuite, précieuse, presque intime.

Et je me dis que c’est dans ces moments-là que mon métier prend tout son sens.